Au non du père

Résumé du livre

Au non du père

Marrakech. Atmosphère magique et envoûtante. Kadiga, une jeune femme musulmane vit dans la Médina, le centre historique de la ville. Guidée par ses envies et ses pulsions, elle recherche la sérénité et l'équilibre dans sa vie intérieure. Sensuelle, féminine et paradoxale, l'héroïne ne cesse de se révolter contre l'arbitraire des lois morales ou culturelles. Aidée par ses sens, qu'elle exploite sans tabou, elle n'hésite pas à transgresser les codes les plus ancrés au fond d'elle-même. Musique, perceptions gustatives, beauté des couleurs, émotions tactiles, odeurs évocatrices, propulsent le lecteur au cœur de cette ville impériale. Des sensations multiples qui le projettent également dans l'esprit même de l'héroïne.

Et c'est l'amour qui porte Kadiga dans ce lent cheminement intérieur. Un épanouissement personnel qui suit parfois très symboliquement la beauté irréelle de Marrakech.

Préface du livre

Ne vous fiez jamais aux apparences ! Nathalie Marly nous apparaissait belle et sérieuse dans une émission télévisée au contenu délicat ; mais, dans la vraie vie, elle est bien plus que cette image : elle est drôle, épanouie, souriante.
Et voilà que le hasard et l’amitié me mirent sous les yeux les premières pages de ce qui n’était pas encore un roman. Il n’y avait aucun doute, elle possédait - en plus ! - le talent de la création.
Qu’elle voulut mener de front la rédaction de ce livre et la création bien plus importante, mais parallèle, de son premier enfant, prouve s’il le fallait encore que Nathalie est promise à un grand avenir.
De temps en temps j’ai pu lire des extraits de ce qu’elle écrivait et, un jour, après toutes les interrogations et les angoisses nécessaires, elle m’annonça que le roman était terminé. Je le lus et lui envoyai ces notes spontanées : La première qualité du livre est qu’on plonge dans le roman sans être distrait. C’est le rôle d’une histoire : être lue.
Tout coule de source car tout est décrit avec délicatesse. Les mots sont justes, les phrases sont belles et élégantes : autrement dit, il y a un style, celui qui met la forme au service du fond. Elle ne veut pas posséder, mais le partage lui arrache le cœur ”.
Ce roman est superbe. C’est un vrai roman de femme, car seule une femme peut de cette façon et de l’intérieur nous décrire un climat, des impressions, une analyse qui nous échappent souvent.
"Perdue dans ses pensées, elle fixe le sol qui se dérobe sous ses pieds. Le soleil semble projeter une chaleur accablante." C’est comme une exploration en terre étrangère. Non seulement au figuré avec la femme, mais au propre avec Marrakech.
La narratrice met toute sa sensualité, sa féminité au service de son cheminement intérieur : elle nous emmène de bain en hammam, de la découverte de son corps à celle de l’amour partagé. Une des grandes questions soulevées par le livre – et cela n’étonnera personne de la part d’une femme de média – est l’adéquation ou la différence entre sa propre image et le reflet qu’elle en donne aux autres.
Il est logique qu’on croise dans le livre des miroirs, des reflets et même le tchador ! L’autre grande analyse concerne le rapport entre la narratrice et son mentor : la contradiction de l’être humain, l’enfance (cette angoisse d’une petite fille qui s’endort seule !) et l’âge mûr : "Faut-il avoir cinquante ans pour avoir tant de talent ? ".
Enfin ce roman chatoyant et coloré ne manque pas de rebondissements et ce n’est pas la moindre de ses qualités. Médhi et Kadiga nous font découvrir un peu du secret de la vie, de notre vie. C’est le propre des grands romans.

Jacques Mercier.